Origine et histoire de l'Église Saint-Julien
L'église Saint‑Julien d'Arles, dans les Bouches‑du‑Rhône, se situe à l'intérieur de l'enceinte médiévale, près du Rhône, aux 30 et 32 rue du 4‑Septembre. Classée monument historique depuis 1941 (inscription du 7 août 1941), elle appartient à la ville d'Arles. D'origine médiévale, l'édifice remonte au XIIe siècle, une construction initiale étant citée en 1119. Il dépendait des moines de Montmajour et portait alors le vocable de saint Antoine ; à partir de 1491 il abrita les reliques auparavant conservées à l'abbaye. Reconstruite au XVIIe siècle dans un contexte de Contre‑Réforme, l'église mêle un style principalement classique et des éléments de gothique tardif ; une reconstruction est mentionnée en 1622 et la pose de la première pierre en 1662 est attribuée à l'archevêque François Adhémar de Monteil de Grignan. Les travaux progressèrent lentement : l'édifice n'était qu'à moitié achevé en 1676. Pillée pendant la Révolution, elle fut ensuite gravement endommagée par les bombardements alliés d'août 1944 qui la laissèrent presque en ruines. Restaurée depuis, l'église est fermée au culte mais est utilisée pour des spectacles, concerts et expositions. L'extérieur présente une façade de facture classique enrichie de niches baroques, tandis que l'intérieur conserve une nef, une demi‑coupole d'abside et un chœur doté d'un retable. Le mobilier, d'inspiration baroque, a en grande partie disparu lors des destructions de 1944, de même que les vitraux historiés de Guibert d'Anelle (XIXe siècle). Du XVIIe siècle subsiste le retable du chœur en bois doré offert par la confrérie du Saint‑Sacrement ; son tableau central, représentant saint Julien l'Hospitalier (1686), est signé Louis Parrocel. Le chemin de croix détruit pendant la guerre a été remplacé en 1958 par une œuvre contemporaine de Guy Renne. Un manuscrit de Victor Petit, numérisé à la médiathèque d'Arles, fournit la liste des curés entre 1798 et 1932 : Mouvier (1798), Filhal (1809), Arnoux (1810), Chieuse (1824), Montagard (1835), Marel (1844), Poulon (1864), Carmagnole (1865), Ollivier (oncle, 1870), Tourel (1884), Ollivier (neveu, 1908), Raynaud (1912), Fassy (1920), Ferrier (1922) et Boulat (1932).